En Belgique, Aimé Ntakiyica apprend le dessin et la peinture. Mais très vite, les pigments ne lui suffisent plus.
Il commence par de simples installations puis élabore un art situationnel dont la caractéristique est de transformer l’apparence des lieux qu’il investit. Ses installations utilisent des matériaux de récupération et invitent le spectateur à avoir un rapport interactif avec l’œuvre.
Dans WIR, Ntakiyica bouleverse les codes visuels en se représentant, en série, portant des tenues folkloriques européennes (tyroliennes, écossaises, espagnoles). Pour Ntakiyica qui a passé plus de la moitié de sa vie en Belgique, le propos a plusieurs sens.
Il remet d’une part en question l’idée d’une identité nationale immuable et renvoie d’autre part à l’Occident le type de regard ethnologique sur lequel se sont fondées – et à certains égards reposent encore – l’observation et la compréhension des peuples africains.
Marie-Christine Eyene